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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/129

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de quelle manière j’envisage sa conduite : mais aujourd’hui il jugera mes sentimens d’après la contenance que je garderai ; et qui me répond qu’il l’interprétera dans son vrai sens ? Mon indignation sera peut-être taxée de confusion, et ma réserve d’embarras. D’ailleurs, mon cher monsieur, se peut-il que je mette entièrement de côté les égards que j’ai eus pour lui, que j’oublie tout-à-fait le plaisir que je trouvois autrefois à le voir !

Il est naturel qu’à notre entrevue, le souvenir de la lettre sera la première chose qui nous frappera l’un et l’autre ; le lord cherchera peut-être à lire dans mes yeux ce que j’en pense. Oh ! puissent-ils lui exprimer combien je déteste l’insolence et la vanité ! il verroit alors combien il s’est trompé, s’il a cru flatter par là mon caractère.

Il fut un temps où j’aurois été révoltée de la seule idée qu’un homme tel que Merton dût appartenir à mylord Orville : cependant j’ai appris avec quelque plaisir que celui-ci a désapprouvé le mariage projeté.

Qu’un homme d’un caractère aussi dissolu puisse être le choix de la sœur de mylord Orville, c’est ce que j’ai de