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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/133

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avec vous ; vous ne savez pas choisir vos promenades ».

Mylord Merton. « Sur mon honneur, je n’en connois pas de plus belle en Angleterre ; c’est au soleil que vous devez vous en prendre, et non à moi ».

Madame Selwyn. « Mylord a raison de rejeter la faute sur le soleil, qui, par les avantages sans nombre qu’il nous donne, rachète suffisamment ces sortes de petits inconvéniens : le défaut que vous lui trouvez ne lui fera rien perdre dans notre estime ».

Cette attaque n’amusa nullement mylord Merton, et je crois que madame Selwyn la lui auroit épargnée, s’il se fût montré un peu plus honnête envers nous.

Madame Beaumont. « Avez-vous rencontré votre frère, lady Louise » ?

Lady Louise. « Non, madame : est-il sorti ce matin » ?

J’appris alors ce que j’avois déjà soupçonné, c’est-à-dire que cette lady Louise est la sœur de mylord Orville. Quelle différence entre la sœur et le frère ! quelque ressemblance, à la vérité, dans les traits, mais nulle dans les manières. « Oui, reprit madame Beaumont ; je crois même qu’il vous cherchoit ».