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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/135

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regarder ; et après m’avoir examinée avec la curiosité la plus indiscrète, elle reprit sa première posture sans avoir prononcé une parole.

Je dis à madame Beaumont que la promenade ne me gênoit nullement, et je la priai même de permettre que je l’y accompagnasse. Elle y invita aussi lady Louise ; mais celle-ci s’en excusa. « Bon Dieu ! madame, je ne saurois faire un pas ; cette chaleur est tuante, et je suis déjà très-fatiguée : d’ailleurs, je n’aurois pas le temps de m’habiller. Avons-nous du monde aujourd’hui » ?

« Personne, à moins que mylord Merton ne veuille rester. — Oui, madame, dit mylord. — Il ne mérite guère qu’on lui fasse l’honneur de l’inviter : vous ne savez pas, madame, le tour qu’il m’a joué. Nous avons rencontré le phaéton de M. Lovel, et mylord s’est avisé de m’engager dans une espèce de course ; notre cabriolet fendoit l’air. Je vous ai promis, petit monstre, que je vous en punirois ; comptez du moins que vous m’avez mené pour la dernière fois ».

Nous descendîmes, et leur laissâmes tout le loisir de vider leur querelle.

Nous étions à peine entrées dans le jardin, lorsque j’apperçus à quelque