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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/138

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d’une manière si froide, quoique, d’un autre côté je fusse dans la nécessité de lui montrer un peu d’humeur.

En prenant congé je ne pus m’empêcher de remarquer que mylord Orville étoit devenu tout aussi sérieux que moi ; ses sourires et sa belle-humeur avoient fait place à une gravité vraiment imposante.

« Je crains, dit madame Beaumont, que mademoiselle ne soit pas en état de continuer la marche, sans se reposer auparavant ».

Mylord Orville. « Si un phaéton n’épouvante pas ces dames, et qu’elles veuillent bien se fier à moi, je ferai atteler dans l’instant, et j’aurai l’honneur de les ramener ».

Madame Selwyn. « Vous êtes bien bon, mylord ; mais mon testament n’est pas encore fait, et sans cette précaution je ne risquerai pas de monter en cabriolet avec un jeune homme ».

Madame Beaumont. « Tranquillisez-vous là-dessus, je réponds de la prudence de mylord ».

Madame Selwyn. « Et qu’en pensez-vous, miss Anville » ?

Je répondis que j’aurois préféré d’aller à pied ; — mais voyant combien ce