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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/152

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de mépris dont il me traitoit, ne laissa pas que de me faire de la peine. Il est si dur d’être méprisé, même par des gens qui nous sont indifférens ! D’un autre côté, je fus bien aise d’échapper à mylord Merton ; la moindre attention de sa part m’auroit attiré la colère de lady Louise. Quant à M. Coverley, je l’abandonnois volontiers à lui-même ; un tel personnage n’est pas fait pour inspirer le moindre intérêt ; mais relativement à l’ensemble de cette société, je me trouvois un peu humiliée du rôle subalterne que j’y jouois.

J’eus lieu de me féliciter du retour de mylord Orville qui s’étoit absenté : me voyant ainsi isolée, il n’eut rien de plus pressé que de m’adresser la parole ; il approcha même une chaise, et demeura à côté de moi.

Il s’informa particulièrement de ma santé, et si les eaux de Bristol me faisoient du bien. « Je ne pensois pas, ajouta-t-il, en vous quittant à Londres, qu’une indisposition vous amèneroit si-tôt ici. Je ne devrois pas me réjouir de vous avoir revue ; — mais que voulez-vous, madame, pourrois-je m’en empêcher » ?

Ensuite il me demanda des nouvelles