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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/159

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maître fat de Lovel. Je lui ai raconté de quelle manière j’avais fait sa connoissance. Elle m’a dit alors que dans ce cas elle n’étoit pas surprise de ce qu’il me portoit rancune ; qu’hier, pendant que je m’entretenois avec mylord Orville, lady Louise s’étant informée qui j’étois, il lui avoit répondu qu’il n’en étoit pas trop sûr lui-même ; que tout ce qu’il savoit, c’est que je paroissois être une demoiselle de compagnie ; que j’avois fait une première apparition à Londres au printemps passé, à la suite de miss Mirvan, jeune dame de la province de Kent.

Il est dur, monsieur, d’être en butte aux insinuations impertinentes d’un homme qui cherche à me rendre toutes sortes de mauvais services. L’épithète de demoiselle de compagnie achèvera de me mettre en considération chez lady Louise. Madame Selwyn me conseilla de faire ma cour à M. Lovel : « Cet homme, dit-elle, quoique méchant, est à la mode, et peut vous faire du tort dans le grand monde ». — Et que m’importe ! je me détesterois si j’étois capable d’une pareille bassesse ; pourrois-je flatter celui que je méprise ?

Madame Beaumont nous a reçues avec