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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/160

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beaucoup de politesse, et mylord Orville en particulier n’a rien oublié pour nous faire l’accueil le plus gracieux. Lady Louise, au contraire, ne s’est mise en frais de rien, selon sa coutume.

Nous avons eu du monde presque toute la journée, et je me suis assez bien amusée. On a fait la partie après le thé ; mylord Orville qui n’aime pas les cartes, et moi qui ne les connois pas, nous n’avons pas joué ; j’en ai été dédommagée par une conversation agréable.

Je commence à remarquer que je ne suis plus avec lui aussi timide que je l’étois autrefois ; son honnêteté et sa douceur me rendent insensiblement ma gaîté naturelle, et quand il me parle à présent, je ne me sens pas plus gênée qu’il ne l’est lui-même : ce qui me donne sur-tout cette assurance, c’est la persuasion que j’ai de n’avoir rien perdu dans son esprit ; ses yeux me disent même que j’y ai gagné.

Il m’a dit qu’à sa grande satisfaction, l’affaire de la gageure venoit enfin d’être décidée ; les parieurs sont convenus de baisser la somme jusqu’à cent guinées, et le prix sera disputé dans une course entre deux vieilles femmes âgées pour