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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/163

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blie la supériorité que s’arroge le reste des convives. Enfin ces quatre jours que j’ai passés avec lui dans la même maison, ont établi entre nous un certain degré d’intimité sociale, qui n’auroit peut-être jamais existé si j’avois continué de voir mylord Orville sur le pied d’une connoissance ordinaire. Madame Selwyn, la seule amie que j’aie ici, est trop jalouse de briller dans la conversation, pour que ses soins puissent s’étendre jusqu’à moi ; le lord me considère donc comme une étrangère délaissée, qui a droit de prétendre à son appui et à ses bons offices ; et s’il lui est arrivé de prendre de moi une idée défavorable, je crois maintenant avoir réussi à l’effacer entièrement. Il se peut que je me flatte ; mais son air content, ses attentions, son désir de m’obliger, tout concourt à me persuader que je ne me trompe point. En un mot, ces quatre jours heureux sont faits pour réparer des mois de souci et d’inquiétude.