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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/164

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LETTRE LXVI.


Continuation de la lettre d’Évelina.
Clifton-Hill, le 24 septembre.

Je suis descendue aujourd’hui de bonne heure, et comme on déjeûne tard ici, j’ai eu le loisir de faire ma promenade du matin, selon l’ancienne coutume que j’ai contractée à Berry-Hill. Je traversai le jardin et je n’eus pas plutôt fermé la porte derrière moi, que je vis un homme dont je crus reconnoître la physionomie, et en effet c’étoit l’infortuné M. Macartney. Surprise de cette rencontre, je m’arrêtai pour lui laisser le temps de me joindre ; il étoit encore en habit de deuil, mais sa santé paroît avoir gagné le dessus, quoique je lui aie trouvé cet air mélancolique qui me frappa la première fois que je le vis.

Il me dit qu’il n’étoit arrivé que depuis hier à Bristol, qu’il n’avoit eu rien de plus pressé que de me rendre ses devoirs.

« Saviez-vous donc que j’étois à Clifton » ?

« Oui, madame, je viens de Berry-Hill, où j’ai appris la fâcheuse nouvelle