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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/165

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que votre santé vous avoit obligée d’aller aux eaux ».

« Et qui peut vous engager, monsieur, à prendre tant de peine » ?

« Oh ! madame, y a-t-il une peine qui puisse égaler le désir que j’avois de venir vous faire mes remercîmens » ?

Je m’informai ensuite de madame Duval et de la famille de Snow-Hill ; il me dit qu’il les avoit laissés bien portans, et que madame Duval se proposoit de retourner bientôt à Paris. Je félicitai aussi M. Macartney sur l’amélioration visible de sa santé : « C’est vous, madame, me répondit-il, qui devez vous en faire compliment ; car si j’existe encore, j’en suis redevable à vos seules bontés ». Il ajouta que ses affaires étoient à présent sur un meilleur pied, et qu’il espéroit qu’à l’aide du temps et de la raison, il parviendroit à supporter son sort avec plus de résignation. « L’intérêt généreux, poursuivit-il, que vous avez pris à mon affliction, m’étoit garant que vous apprendriez avec quelque plaisir le changement de ma situation : il est juste que vous en soyez instruite. Peu après votre départ je reçus des nouvelles de Paris ; mon ami quitta cette capitale d’abord après la réception de ma lettre, et vola vers moi