Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/169

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reur ; M. Macartney est en relation avec moi, — et je n’ai pu m’empêcher de le voir : — mais mon intention n’étoit pas… ». — Je demeurai court une seconde fois.

« En vérité, je suis fâché, madame, de ce que, sans le vouloir, j’ai commis une indiscrétion. Si j’avois su que vous fussiez en affaires, je ne vous aurois pas suivie ; je m’imaginois bonnement que vous étiez sortie pour prendre l’air ».

« Aussi, étoit-ce-là mon plan, et cette rencontre avec M. Macartney, est absolument l’ouvrage du hasard. Cela est si vrai, que je me passerai de le revoir demain, si vous me le conseillez ».

« Je n’ai point de conseil à donner là-dessus, et miss Anville doit savoir mieux que personne ce qu’il lui convient de faire : elle auroit tort de s’en rapporter, sur un point aussi délicat, à l’arbitrage d’un tiers, qui n’est pas au fait de ses liaisons avec cet étranger ».

« Vous pourriez les connoître de plus près, mylord, si ce n’étoit pas abuser de votre attention ».

« J’ai toujours admiré la douceur de votre caractère ; et l’offre que vous me faites de vouloir bien m’initier dans vos secrets, m’honore trop pour que je ne l’accepte pas avec empressement ».