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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/170

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Dans ce moment même, madame Selwyn ouvrit la porte du salon, et il fallut mettre fin à notre conversation. On me railla un peu sur mon goût pour les promenades solitaires ; mais il ne fut pas question de ma longue absence.

Je me flattois que je pourrois reprendre mes confidences après le déjeûné ; mais nous fûmes interrompus par une visite de MM. Merton et Coverley, toujours fort intrigués l’un et l’autre de leur course de vieilles. Ils sont venus demander à madame Beaumont son jardin pour leur servir de champ clos : elle y a consenti, et ce spectacle singulier se donnera mardi prochain.

Nous avons été importunés par d’autres visites, et, dans toute la matinée, il ne m’est pas resté un quart-d’heure pour m’expliquer avec mylord Orville. J’en étois d’autant plus fâchée, que je le savois engagé en ville pour ce soir : ainsi, ne voyant point d’apparence de pouvoir lui parler avant le moment fixé du rendez-vous, je me décidai, plutôt que d’encourir sa censure, à manquer de parole à M. Macartney.

Mais, en pesant la situation du pauvre Écossais, ses malheurs, sa tristesse, et sur-tout l’idée qu’il a de ce qu’il appelle