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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/184

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lord cependant j’ose espérer que votre candeur… je dirai même votre indulgence, me passera mes petites fautes en faveur de mon inexpérience. Puis-je m’en flatter » ?

« Si vous le pouvez ! Et puis-je à mon tour espérer que vous oublierez avec quelle mauvaise grace je me suis rendu à vos raisons ! M’est-il permis de sceller ma paix (il pressa ma main contre ses lèvres) ? Oui, reprit-il, je la regarde comme conclue, et nous voici les meilleurs amis du monde ».

Je n’eus le temps que de retirer ma main ; on ouvrit la porte, et les dames entrèrent pour déjeûner.

J’ai été pendant toute cette journée la plus heureuse des filles. — Être réconciliée avec mylord Orville, et avoir suivi fermement le plan que je m’étois proposé… pouvois-je espérer davantage ? Le lord aussi a été d’une gaîté charmante ; il a redoublé d’attentions et d’égards pour moi. Cependant je ne voudrois pas que cette scène fût à recommencer : combien la crainte d’être mal dans son esprit ne m’a-t-elle pas fait souffrir !

Mais que pensera le pauvre M. Macartney ? Au milieu de ma joie, je re-