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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/195

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deux vieilles à grands cris dans la lice, et les encouragèrent par leurs promesses à s’évertuer.

Elles partirent au signal donné ; mais s’étant heurtées l’une contre l’autre, elles se renversèrent toutes deux. Leurs patrons furent prompts à les relever, et après leur avoir donné quelques rafraîchissemens, ils les exhortèrent à continuer leur course. À quelques pas de là, celle des femmes qui appartenoit à M. Coverley, fit une chute terrible. J’étois sur le point d’aller à son secours, mais mylord Merton me retint. M. Coverley, pour qui cet accident sembloit être décisif, employa tous ses efforts pour remettre la vieille sur pied, mais elle étoit hors d’état de marcher davantage, et après quelques contestations, entremêlées des juremens de M. Coverley, la palme fut adjugée d’une voix unanime à mylord Merton.

Nous rentrâmes tous pour prendre le thé, et la soirée étant des plus belles, on proposa une promenade au jardin. Mylord Merton étoit plus tapageur que jamais, et lady Louise, orgueilleuse de la victoire que son amant venoit de remporter ; par contre, M. Coverley eut de la peine à cacher son chagrin.