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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/207

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nonçois. En attendant j’étois trop convaincue de mes torts envers M. Macartney pour ne pas chercher à les réparer ; quelques mots de ma part suffirent pour nous raccommoder, et, il parût même reconnoissant de la manière dont je me justifiai.

Il me pria de consentir à le voir demain, mais je ne fus plus assez imprudente pour m’exposer à de nouveaux embarras ; je lui répondis donc avec franchise, que pour le présent il ne dépendoit pas de moi de recevoir ses visites ; et afin qu’il ne s’offensât point de mon refus, je lui en alléguai la raison.

Pendant cette conversation, mylord Orville m’avoit observée avec une émotion qui se peignoit vivement sur sa physionomie. J’aurois désiré lui parler, mais je ne savois pas comment m’y prendre ; il me prévint en me demandant avec un sourire forcé, si M. Macartney ne se plaignoit point de ce que je lui avois manqué de parole l’autre jour.

« Non, en vérité, répondis-je ».

« Et comment avez-vous fait pour vous réconcilier ? Vous pouvez bien me le confier ; car, en qualité de votre frère, je suis autorisé à m’informer de ce qui vous regarde ».