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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/217

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j’abandonnerai mylord Orville, — peut-être pour toujours ! — N’importe ! — vos conseils, vos bontés, pourront m’apprendre à retrouver le repos et le calme que j’ai perdus par mon imprudence. — Je me remets à vous seul, — et c’est de vous que j’attends les espérances que je puis former encore.

Plus je réfléchis à cette séparation, plus elle me paroît douloureuse. L’amitié de mylord Orville, — sa politesse, — la douceur de son commerce, — l’intérêt qu’il prend à mes affaires, — son attention à m’obliger, — il faudra renoncer à tout, abandonner tout.

Il ne saura pas que je le quitte, — je n’ose pas m’exposer à prendre congé de lui, — je m’enfuirai sans le voir ; — et, fidelle à vos conseils, je veux éviter sa société, sa vue même.

Demain matin je me mets en route pour Berry-Hill. Madame Selwyn et madame Beaumont seront les seules personnes que j’informerai de mon départ. Aujourd’hui je reste enfermée dans ma chambre ; c’est à mon obéissance à expier mes erreurs.

Pourrez-vous, mon très-cher et très-honoré monsieur, revoir votre Évelina, sans lui faire des reproches, sans être