Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/226

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dant qu’ils étoient occupés à me prodiguer leurs services, je vis devant moi — sir Clément Willoughby.

« Ciel ! s’écria-t-il avec sa vivacité ordinaire, miss Anville ! J’espère, madame, que vous ne vous êtes point fait mal ».

Je lui répondis que non. Les inconnus qui nous avoient suivies jusqu’ici se retirèrent pour laisser le champ libre à sir Clément. Il me supplia de lui donner le bras, et sur mon refus il s’informa qui étoient les cavaliers qui venoient de me quitter.

Je lui dis que je ne les avois jamais vus.

Et cependant ils ont obtenu l’avantage de vous rendre leurs soins ? Oh ! miss Anville, est-ce donc pour moi seul que vous êtes cruelle » ?

« Rassurez-vous ; cet avantage, si c’en est un, n’étoit qu’usurpé ».

« Que ne suis-je donc venu plutôt ! J’arrive à Bristol ce matin même, et j’ai à peine eu le temps de m’informer de votre demeure ».

« Saviez-vous donc que j’étois aux eaux » ?

« Ah ! comme si j’étois le maître de vivre sans avoir de vos nouvelles ! don-