gueur, me recevoir avec cette indifférence glacée ».
« Moi, que je vous reçusse autrement, monsieur ! et à quel titre » ?
« Et n’est-ce pas pour vous seule que j’arrive ici ? Mon voyage pouvoit-il avoir d’autre but que le bonheur de vous revoir » ?
« Que sais-je, monsieur ; — il y a tant de gens qui font le voyage de Bristol ».
« Cruelle ! comme si vous ignoriez que je vous adore, que vous êtes l’amante souveraine de mon cœur, l’arbitre de ma destinée » !
Madame Selwyn étant revenue alors vers nous, sir Clément reprit son air dégagé, et lui demanda s’il auroit l’honneur de la voir à l’assemblée.
« Oui, sans doute, lui répondit-elle, nous y serons, et il ne tient qu’à vous de nous y apporter les couplets, si miss Anville peut patienter aussi long-temps ».
Il me pria alors de l’accepter pour moitié ; je le remerciai, en lui disant que je ne comptois pas de sortir.
« Comment, s’écria madame Selwyn ! vous n’irez point à l’assemblée ? peut-être avez-vous aussi des lettres à écrire » ?