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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/229

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tablettes les quatrains où l’on parle de miss Anville, et j’aurai l’honneur de les lui présenter dès ce soir ».

Madame Selwyn. « Et pourquoi cette prédilection pour les quatrains où il est question de miss Anville ? la connoissiez-vous déjà » ?

Sir Clément. « Oui, madame, j’ai eu l’honneur de la voir souvent dans la maison du capitaine Mirvan ; que trop souvent », ajouta-t-il tout bas : et madame Selwyn s’étant détournée pour faire des emplettes, il poursuivit :

« J’ai mille choses à vous dire : m’est-il permis de savoir où vous logez » ?

« Chez madame Selwyn ».

« Est-il possible ! — le hasard me sert donc une fois. — Et depuis quand y êtes-vous » ?

« Depuis trois semaines, environ ».

« Que de peine j’ai eu à vous retrouver depuis votre retraite précipitée de Londres ! Cette virago de Duval m’a absolument refusé toute nouvelle. Ah ! miss Anville, si vous saviez combien j’ai souffert, combien de nuits j’ai passées dans des insomnies ; si vous connoissiez cette malheureuse incertitude dont j’ai été tourmenté sans cesse ; non, vous ne pourriez jamais, malgré toute votre ri-