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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/237

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l’heureux mortel qui a osé risquer cet essai ».

« Nous verrons cela, lui répondis-je, une autre fois ». Je craignois que mylord Orville ne s’apperçût que j’acceptois de sir Clément un écrit, offert aussi mystérieusement. Mais ce sir Clément est un homme dont on ne vient pas aisément à bout, et il suffit qu’il se soit mis un projet en tête, pour qu’on ne réussisse point à lui faire lâcher prise.

« Non, continua-t-il, serrez ce papier au plus vîte pendant que lady Louise n’y est point (elle étoit sortie avec madame Selwyn), et sur-tout prenez soin qu’il lui reste caché ».

Je l’assurai que mon intention n’étoit pas de lui montrer les couplets.

« Vous ne sauriez donc mieux faire, madame, que de les accepter tout de suite. J’aimerois bien à les lire haut ; mais vous trouverez qu’ils doivent n’être connus ici que de vous et de madame Selwyn ».

Voyant donc que mes refus seroient inutiles, je reçus les couplets. Un papier présenté avec un certain mystère, notre entretien soutenu, pour ainsi dire, à l’oreille, fournissoient matière à des remarques.