Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous faire rougir ». Je ne sus que répondre : un soupir échappé à mylord Orville produisit sur moi une impression que je n’ai pas le courage de vous dépeindre.

Mylord Merton présenta la main à lady Louise, et ils montèrent en voiture avec madame Beaumont. Madame Selwyn se servit de l’équipage de sir Clément, et il m’y fallut prendre place aussi.

Je ne parlai point en chemin : mais nous ne fûmes pas plutôt arrivés à l’assemblée, que sir Clément sut me faire rompre mon silence. Il me demanda d’abord à danser ; je m’en excusai en le priant de chercher une autre moitié : il s’en défendit, protestant qu’il étoit très-aise de pouvoir rester tranquille avec moi, puisque également il avoit mille choses à me dire.

Là-dessus, il se mit à me conter tout ce qu’il prétendoit avoir souffert de mon absence, ses alarmes après mon départ de Londres, les difficultés inouies qu’il avoit eues à me découvrir ; avantage qu’il n’avoit pu se procurer qu’en sacrifiant encore une semaine au capitaine Mirvan.

« Howard-Grove, continua-t-il, qui m’avoit paru un paradis terrestre, n’étoit