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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/240

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plus qu’un séjour lugubre ; ses environs n’étoient plus les mêmes : les promenades que j’avois trouvées si délicieuses, ne m’offroient plus le moindre attrait ; lady Howard, que j’avois prise pour une respectable vieille d’une humeur agréable, rentroit à présent dans la classe ordinaire des femmes de son âge : madame Mirvan, qui ci-devant me sembloit être un meuble de campagne assez supportable, me devenoit maintenant si insipide, qu’à peine pouvois-je m’empêcher de dormir dans sa société ; et sa fille aussi, que j’avois crue assez gentille et d’une bonne pâte, ne fut plus capable de m’inspirer le moindre intérêt : enfin le capitaine, que j’avois toujours regardé comme un rustre, n’étoit plus à mes yeux qu’un sauvage ».

« Eh ! monsieur, m’écriai-je, dans quels termes parlez-vous de mes meilleurs amis » ?

« Pardon, madame, mais le contraste de ces deux visites étoit trop frappant ».

Il me demanda ensuite ce que je pensois de l’auteur des couplets ?

« C’est quelqu’un, lui dis-je, qui a envie de se jouer de moi, ou qui lui-même n’est pas dans son bon sens ».

Là-dessus il me fit force complimens,