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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/241

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auxquels je ne crus échapper qu’en lui proposant une danse. « J’espérois, reprit-il, que l’auteur se trahiroit par ses yeux ; mais cet indice n’est pas sûr avec vous, madame, puisque vous attirez également tous les regards. Sans contredit vous serez en état de deviner l’auteur des couplets ».

Je lui répétois que je n’en savois rien du tout. Entre nous cependant, mon cher monsieur, mes soupçons tombent sur M. Macartney ; il n’y a que lui qui soit capable de parler de moi avec tant de prévention ; d’ailleurs je crois avoir reconnu la tournure de ses vers.

Sir Clément me fit encore un millier de questions au sujet de mylord Orville ; depuis quand il étoit à Bristol ? — Depuis quand je demeurois à Clifton ? — Si le lord sortoit le matin en cabriolet ? — Si j’avois jamais eu le courage de me promener dans ces sortes de voitures ? Cet interrogatoire fut poussé avec la hardiesse et l’indiscrétion qui sont propres à sir Clément.

J’étois déjà ennuyée du bal, et j’attendois avec impatience le moment où je pourrois me retirer : heureusement lady Louise prévint mon desir ; elle se pique de quitter les assemblées la pre-