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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/247

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doute que je plains votre situation ; l’entrevue à laquelle vous êtes appelée est importante et solennelle ; mais aussi je me flatte d’un succès complet. Je vous envoie une lettre que votre infortunée mère écrivit sur son lit de mort à sir Belmont ; je l’ai réservée pour quelque grande occasion, et c’est l’instant d’en faire usage : madame Clinton doit être du voyage ; elle a soigné votre mère dans sa dernière maladie, et son témoignage peut vous être utile. Enfin sir Belmont pourra-t-il résister à la ressemblance frappante de vos traits ? Cette seule circonstance devroit le désarmer et dissiper tous ses doutes.

Recevez, mon Évelina, dans ce moment auguste où vous allez vous jeter entre les bras de votre père légitime, recevez les prières, les vœux et les bénédictions de celui qui l’a été jusqu’ici par adoption ! Puissiez-vous, mon enfant, conserver toute l’excellence de votre caractère, dans le changement de situation qui vous attend ! Pensez à rester humble dans l’élévation à laquelle j’espère de vous voir parvenir ; que vos manières, votre langage, toute votre conduite prouvent l’égalité d’ame, et les sentimens de reconnoissance qui de-