Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous. — Mais la tendresse maternelle, la tendresse d’une mère qui tremble pour le sort de l’enfant auquel elle va donner le jour ; — voilà ce qui me rend le courage.

Peut-être, quand je ne serai plus, quand la coupe de mes maux sera remplie, quand la mort aura tiré le voile sur ma triste mémoire, quand vous n’aurez plus à craindre mes reproches, quand vous n’aurez plus à redouter mon témoignage et ma vue, — alors peut-être votre cœur s’ouvrira à la voix de la justice, aux cris de la nature.

Belmont ! ne leur résistez point, ne rejetez point l’enfant, comme vous avez rejeté la mère. Peut-être regretterez-vous un jour, quand il n’en sera plus temps, les maux dont vous êtes l’auteur ; peut-être vous repentirez-vous trop tard, hélas ! d’avoir persécuté, d’avoir perdu une infortunée ! — peut-être l’avenir vous rappellera-t-il les intrigues que vous avez employées pour me tromper, les angoisses et les peines qui me suivent dans le tombeau ! — Oh ! Belmont, cette idée désarme tout mon ressentiment ! que deviendrez-vous quand vous jetterez un œil repentant sur votre conduite passée !

Écoutez donc la prière solemnelle de