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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/251

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l’infortunée Caroline, la dernière qu’elle ose vous adresser.

Lorsque le temps sera venu où vous gémirez sur vos erreurs (et ce temps viendra tôt ou tard) ; lorsque vous aurez reconnu vos torts et la noirceur de vos trahisons ; lorsque votre cœur déchiré voudra expier ses crimes, — alors je lui en offre encore les moyens ; lisez ici les conditions sous lesquelles je signe votre pardon.

Belmont ! je suis ton épouse, tu le sais ! — Hâte-toi donc de justifier aux yeux de l’univers une réputation que tu as flétrie ; reçois dans tes bras l’enfant infortuné qui te présentera cette requête de sa mère.

J’ai trouvé un ami auquel je suis redevable du peu de consolation, du peu de tranquillité dont je jouis encore. Cet homme, le plus estimable et le plus digne des mortels, m’a donné sa promesse, qu’à ce prix seul il vous délivrera le gage de notre malheureux amour.

Ah ! si tu retrouves un jour dans cette innocente créature les traits de l’infortunée Caroline ; — si l’enfant te retraçoit le souvenir de la mère, Belmont ! par cette raison seule tu le réprouveras peut-être ! — Cher objet de mon amour,