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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/258

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« Le monde pense sur ce sujet à-peu-près comme moi : on se moque de madame Beaumont, on tourne lady Louise en ridicule, et l’on déteste madame Selwyn ».

« Vous êtes, monsieur, un juge sévère, et vos décisions sont tranchantes ».

« Accusez-en vous-même, mon ange, si vos perfections ne servent qu’à faire ressortir leurs défauts. Je vous proteste que pendant toute cette course j’ai cru marcher à pas de tortue. Le sot orgueil de madame Beaumont, et le respect qu’elle se fait porter, sont insupportables, assommans : à en juger par son air de gravité, l’on auroit dit qu’elle se promenoit en voiture pour la première fois de sa vie ; — je souhaite du moins que ce soit pour la dernière. — Croyez-moi, madame, si je n’étois obligé de la ménager pour avoir l’entrée de sa maison, je la fuirois comme la peste. Madame Selwyn, à la vérité, tâcha de faire diversion au cérémonial, mais la méchanceté de sa langue ». —

« Comment, monsieur, vous vous récriez contre ce défaut » ?

« Oui, madame, malgré votre reproche, je le trouve choquant, sur-tout pour une femme. Madame Selwyn, j’en