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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/259

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conviens, a de l’esprit, elle a plus de connoissances que la moitié de son sexe ensemble ; mais elle court perpétuellement après la satire, et ce penchant met tous ceux qui vivent avec elle mal à leur aise ; d’ailleurs, à force de parler, elle ennuie, et les plus jolies choses deviennent insipides dans sa bouche. Quant à lady Louise, c’est une petite langoureuse, qui ne sauroit entrer en considération : — si elle valoit la peine d’être jugée sérieusement, je dirois qu’elle est un composé d’affectation, d’impertinence et de vanité ».

« Vous me surprenez, monsieur ; pouvez-vous en bonne conscience entretenir une aussi mauvaise idée de ces dames, et leur prodiguer tant d’attentions, tant de politesses » ?

« Des politesses ! — eh ! mon ange, je serois homme à me mettre à genoux devant elles, à les adorer, pour me procurer la félicité de vous voir ! Rappelez-vous ma déférence pour le brutal capitaine Mirvan, et pour le gendarme qui se fait nommer madame Duval. S’il pouvoit exister une créature assez horrible pour réunir tous les défauts de ces différens caractères, — une créature qui rassemblât la fierté de madame Beau-