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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/265

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cieux ; mais je n’ai pas la présomption de demander dans quels termes ».

« Vous savez, mylord, que je ne suis pas assez vain non plus pour vous dire que je joue à jeu sûr ; cependant avec un peu de persévérance ». —

« Vous êtes donc résolu à persévérer ».

« Oui, décidément, mylord ».

« Dans ce cas, souffrez, monsieur, que je vous parle avec franchise. Cette jeune demoiselle, quoique abandonnée à elle-même, et en quelque sorte sans protection, ne manque pas absolument d’amis : elle est parfaitement bien élevée, et on voit qu’elle a vécu en bonne société ; sa vertu et son esprit feroient honneur à tous les rangs, même aux plus élevés, et une telle personne n’est pas faite pour être amusée. On connoît vos principes, sir Clément ; excusez ce petit reproche ».

« Oh ! ce sont ses propres affaires ; elle a trop de jugement pour avoir besoin d’être conseillée ».

« Je ne lui dispute point un jugement sain et solide ; mais son âge et l’ingénuité de son caractère ne la mettent pas assez en garde contre de certains soupçons qui me paroissent très-fondés ».