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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/264

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conviens que je n’ai point les droits que donnent ces différens titres de famille, pour me permettre des recherches sur ce qui regarde miss Anville : cependant j’avoue en même temps que je ne desire rien de plus que de lui rendre service et de la voir heureuse. M’excuserez-vous donc si je prends la liberté de répéter ma question » ?

« Oui, pourvu que vous me permettiez de vous répéter qu’elle me paroît des plus singulières ».

« Soit : mais la situation de cette demoiselle me semble l’être tout autant ; elle est fort jeune, sans expérience, et abandonnée à sa propre direction. Je croirois qu’elle ne s’apperçoit pas des dangers qu’elle court, et je ne vous dissimule pas, monsieur, que je me sens une vocation pour les lui faire remarquer ».

« Je ne vous comprends pas trop, mylord ; mais j’espère du moins que votre dessein n’est pas de la prévenir contre moi ».

« J’ignore, monsieur, ce qu’elle pense de vous ; j’ignore quelles sont vos intentions à son égard. Peut-être, si j’étois mieux instruit de vos sentimens réciproques, me verriez-vous moins offi-