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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/267

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nes femmes, qu’on connoît à fond au bout d’une demi-heure. Les bonnes qualités de miss Anville sont cachées par sa modestie et sa timidité ; il faut du temps et des encouragemens pour les faire paroître dans tout leur jour. Joignez à cela que sa beauté ne frappe pas des coups de surprise ; elle gagne le cœur petit à petit, et s’en empare comme par enchantement.

» Halte-là, mylord ; il n’en faut pas davantage pour expliquer l’intérêt que vous prenez à son bien-être ».

» Je ne me cache point de l’amitié et de l’estime que j’ai pour elle ; mais soyez persuadé, monsieur, que si j’avois laissé voir à miss Anville d’autres sentimens que ceux de l’amitié la plus désintéressée, je vous aurois épargné notre conversation. Mais, puisque vous ne jugez pas à propos de me faire connoître vos intentions, nous ne pousserons pas cette matière plus loin ».

« À dire vrai, je ne les connois pas trop moi-même. Miss Anville est une très-aimable personne, et si j’étois homme à me marier, elle seroit, de toutes les femmes du monde, celle dont je voudrois faire mon épouse. Mais je doute que votre philosophie même puisse me