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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/268

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conseiller de prendre des engagemens de cette nature, avec une fille d’une naissance obscure, qui n’a d’autre dot que ses beaux yeux ; et qui probablement est dans la dépendance.

» Nous ne discuterons pas davantage là-dessus, et puisque nous sommes tous deux maîtres de notre volonté, nous agirons chacun selon notre bon plaisir ».

Madame Selwyn craignant d’être surprise, et voyant d’ailleurs que mes soupçons étoient mal fondés, quitta son poste et vint me rendre compte de ce qu’elle avoit entendu.

Quel homme que ce sir Clément ! quel cœur volage ! que de ruses, que d’artifices ! En attendant il se trompe lourdement, car cette fille si pauvre et obscure, loin d’ambitionner l’honneur de son alliance, la rejettera haut la main, à présent et jamais.

Quant à mylord Orville ; — mais n’en parlons pas. — Vous me direz vous-même, monsieur, ce que vous en pensez, si sa conduite n’est pas celle d’un parfait galant homme, si j’ai tort de l’admirer.

J’étois un peu confuse de reparoître en présence des deux parties, après le débat singulier dont j’avois été l’objet :