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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/274

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solation et de nouvelles alarmes ; c’est dans cet état que je reçus votre chère lettre.

Ah ! monsieur, que je suis touchée des vœux et des prières que vous faites pour Évelina ! que je suis reconnoissante des bénédictions que vous répandez sur moi ! — Je dois vous quitter pour me jeter entre les bras de mon père légitime ! Ô vous, qui avez été le guide, l’ami et le protecteur de ma jeunesse, vous qui avez eu soin de mon enfance, qui avez formé mon esprit, qui m’avez conservé la vie ! — c’est vous seul que mon cœur avoue pour père, c’est à vous seul que je jure une obéissance, une gratitude, une tendresse éternelle !

J’augure assez mal de l’entrevue à laquelle je suis appelée ; mais quelle que soit l’importance de cet objet, je suis entièrement occupée dans ce moment d’un incident dont je dois vous rendre compte incessamment.

Je n’ai pas manqué d’informer madame Selwyn du contenu de votre lettre. Elle me parut bien aise de vous voir de son avis, et elle fixa d’abord notre départ à demain matin. La chaise poste fut arrêtée pour une heure après minuit.

Elle me dit ensuite de faire ma malle pendant qu’elle s’amuseroit à conter