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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/276

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mais quelle fut ma surprise de voir que mylord Orville m’y avoit suivie. Il tira la porte après lui, et en s’approchant de moi d’un air inquiet, il me dit : « Est-il vrai, miss Anville, que vous partez » ?

« Je crois que oui, mylord ».

« Faut-il que je vous perde si subitement, au moment où j’y pensois le moins » !

« La perte n’est pas grande, mylord ».

« Se peut-il, miss, que vous doutiez de ma bonne-foi » !

« Je ne comprends pas », répondis-je en continuant à chercher, ce que madame Selwyn a fait de ses livres. —

« Ah ! si j’osois me flatter que vous me permissiez de vous prouver jusqu’où va la sincérité de mes intentions » !

« Permettez, mylord, que j’aille trouver madame Selwyn ».

« Quoi ! vous me quittez (et il me retint en même temps par la main) sans me donner la plus légère espérance de vous revoir ? Enseignez-moi du moins, ma trop aimable amie, à supporter votre absence avec un courage digne de celui que vous montrez vous-même ».

« De grace, mylord, laissez-moi ».

« Oui, s’écria-t-il en se jetant à ge-