plaisanter, et j’espère que nous ne serons plus long-temps à les trouver ».
« Vous êtes trop bon, mylord, et il y auroit de l’indiscrétion à vous faire perdre votre temps » ! Puis, se tournant vers une des croisées, elle y prit les livres qu’elle avoit demandés ; et nous en distribuant à chacun un volume, elle ajouta : « Tenez, de cette manière ma commission nous aura occupés tous trois, et nous ne ressemblerons pas mal aux domestiques du Tambour nocturne ». Elle sortit en nous lançant un regard très-expressif.
J’aurois dû la suivre ; mais mylord Orville me pressa de demeurer encore un instant : il lui restoit, dit-il, quantité de choses intéressantes à me dire.
« Non, mylord, lui répondis-je, je dois vous quitter, je ne suis demeurée, hélas ! que trop long-temps ».
« Regrettez-vous si-tôt les bontés que vous avez eues pour moi » ?
« Mylord, je ne sais plus ce que je fais, je suis tout hors de moi-même ».
« Une heure d’entretien dissipera toutes vos inquiétudes, et me confirmera mon bonheur. Quand puis-je espérer, miss, de vous voir sans témoins ? Serez-vous demain matin à la promenade » ?