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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/280

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« Non, mylord, je ne veux pas m’exposer une seconde fois au reproche d’avoir donné un rendez-vous ».

« Est-ce donc pour M. Macartney seul que vous réservez cette faveur » ?

« M. Macartney est pauvre, et il m’a des obligations, à ce qu’il croit du moins : sans quoi… ».

« La pauvreté, il est vrai, n’est pas un titre que je puis alléguer ; mais, si c’en est un que de vous avoir des obligations, j’ai plus de droits qu’il n’en faut pour vous demander un tête-à-tête ».

« Mylord, il m’est impossible de rester plus long-temps avec vous. Que dira madame Selwyn » ?

« Ne lui ôtez pas le plaisir de faire ses conjectures ; — mais dites-moi, je vous prie, êtes-vous sous sa direction » ?

« Oui, pour le moment ».

« J’ai encore mille questions à vous faire ; mais il en est une sur-tout qui m’intéresse essentiellement. Miss Anville dépend-elle d’elle seule, ou bien existe-t-il quelqu’un dont je dois rechercher le consentement » ?

« Ah, mylord ! j’ignore presque moi-même à qui j’appartiens ».

« Souffrez donc que je hâte l’instant qui doit éclaircir ces doutes, l’instant