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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/296

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Madame Selwyn. « Fi donc ! mylord, un sénateur, un membre de la première assemblée du royaume, négliger l’art oratoire » !

M. Lovel. « L’étude et l’application n’est pas absolument ce qu’on exige dans la chambre haute ; c’est une besogne qu’on nous laisse à nous autres communes ; et si ce n’étoit par respect pour un lord, pour un de mes supérieurs, j’oserois ajouter que c’est chez nous aussi qu’on trouve les meilleurs orateurs ».

Madame Selwyn. « Découverte admirable, monsieur Lovel ! mais sans votre remarque et l’aveu de mylord Merton, j’aurois cru qu’un pair du royaume et un habile logicien étoient des termes synonymes ».

Mylord Merton esquiva la réponse par une pirouette, et il demanda à lady Louise s’il lui plaisoit de prendre l’air avant de dîner ?

« En vérité, reprit-elle, je n’en sais rien moi-même. La chaleur me fait peur, et d’ailleurs je ne suis pas des mieux ; j’ai les nerfs si foibles, la moindre chose les démonte. La brutalité de sir Clément m’a totalement dérangée, je m’en ressentirai long-temps. —