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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/30

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jamais, de me réjouir de ce que j’ai fait pour cet étranger.

M. Macartney à miss Anville.

Madame,

Permettez que l’étranger infortuné que vous avez retiré avec tant de générosité du bord du précipice, vienne, pénétré du sentiment de la plus parfaite reconnoissance, vous offrir, madame, ses très-humbles actions de grâces, et vous demander pardon de l’effroi qu’il vous a causé.

Vous m’ordonnez de vivre ! je le puis maintenant, car je ne suis plus pressé de quitter le monde depuis que votre cœur compatissant a daigné soulager ma misère, depuis que j’ai la persuasion de ne plus être confondu dans la foule des malheureux.

La bonté avec laquelle vous vous êtes intéressée à ma situation, me donne lieu de croire que peut-être vous ne seriez point fâchée, madame, d’être informée des motifs qui m’ont conduit au coup désespéré que votre présence a détourné, je dirai presque par un miracle. Je vous dois le récit de mes malheurs ; mais