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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/317

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LETTRE LXXVIII.


Suite de la lettre d’Évelina.
9 octobre.

L’extrême agitation dans laquelle j’ai passé la journée d’hier, ne m’a point permis de vous écrire, monsieur, aussi-tôt que je l’aurois voulu ; mais aujourd’hui que mes esprits sont un peu calmés, je n’ai rien de plus pressé que de rendre compte au meilleur de mes amis des événemens de ce jour à jamais mémorable.

Madame Selwyn résolut de ne pas se faire annoncer. « Sir John, me dit-elle, frappé de l’idée des reproches auxquels il s’attend de ma part, pourroit décliner une seconde conférence : ainsi nous n’avons rien de mieux à faire que de le surprendre. L’essentiel est qu’il vous voie ; n’importe si ce sera pour vous rendre justice ou non ».

Nous partîmes de bonne heure dans le carrosse de madame Beaumont, Mylord Orville nous y conduisit, et me