Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quitta, en m’exhortant dans les termes les plus affectueux à prendre courage.

Mon trouble ne fit qu’augmenter pendant la route : mais comment vous exprimerai-je tout ce que je souffris au moment où la voiture s’arrêta ! ce seul instant fut plus terrible que le reste de l’entrevue. Je crois qu’on m’a portée dans la maison, du moins je n’ai jamais pu me rappeler comment j’y suis entrée ; tout ce que je sais, c’est qu’on nous introduisit dans une salle basse.

J’eus la foiblesse de demander à madame Selwyn la permission de me retirer ; je l’assurai que j’étois absolument hors d’état de supporter pour le moment cette entrevue redoutable.

« Non, me répondit-elle, vous devez rester avec moi ; un nouveau délai ne serviroit qu’à augmenter vos craintes, et le choc que vous avez soutenu est trop rude pour que je puisse consentir à vous y exposer une seconde fois ». Puis elle se fit annoncer.

On vint nous rapporter que sir Belmont avoit été obligé de sortir pour des affaires indispensables, mais qu’il seroit incessamment de retour. Je me sentois fort mal, et madame Selwyn craignoit un évanouissement : elle eut la précau-