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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/320

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« Quoi donc, monsieur, vous refusez de la voir » ?

Je vous suis infiniment redevable du desir que vous avez d’augmenter ma famille ; mais vous m’excuserez aussi si je ne profite pas de vos bons offices. Je suis déjà pourvu d’une fille ; elle a des droits à ma tendresse et à mon bien ; il n’y a pas trois jours que j’ai eu le plaisir de faire la découverte d’un fils ; et qui sait à la longue combien d’enfans on se propose de me mettre encore sur les bras ? mais à dire vrai, je compte m’en tenir au cercle actuel de ma famille, il me suffit très-fort.

« Eussiez-vous des enfans par centaines, celui dont lady Belmont est la mère mérite une distinction particulière, et loin de fuir sa vue, vous devriez remercier le ciel de retrouver encore l’occasion de réparer en quelque façon vos torts. C’est la moindre justice que vous pouvez rendre à la mémoire d’une épouse outragée, que d’avouer sa fille ».

« C’est à regret, madame, que j’entre en discussion sur cette matière ; mais j’en parlerai puisque vous m’y forcez. Sachez donc qu’à l’heure qu’il est je suis à l’abri de tout reproche ; j’ai reconnu ma faute, je l’ai réparée ; en un mot, j’ai