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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/319

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tion d’ouvrir une chambre voisine, et me conseilla d’y demeurer jusqu’à ce que je fusse un peu remise, qu’en attendant elle prépareroit tout pour ma réception.

Ce délai me fut agréable, et j’acceptai avec joie la proposition de madame Selwyn. Elle n’eut pas plutôt fermé la porte sur moi, que j’entendis du bruit sur l’escalier ; des ordres donnés aux domestiques m’annoncèrent l’arrivée de sir Belmont : c’étoit pour la première fois que la voix d’un père frappoit mes oreilles ; j’en fus émue plus que je ne pourrois vous le dire.

Je puis vous rendre, monsieur, fidèlement son entretien avec madame Selwyn. Sir Belmont débuta par quelques excuses. « Je suis d’autant plus fâché, lui dit-il, de vous avoir fait attendre, qu’un engagement m’appelle ailleurs ; si cependant vous aviez des ordres à me donner, je serai charmé de vous revoir dans une autre occasion.

« Je suis venue, monsieur, dans l’intention de vous présenter votre fille ».

« Je vous remercie, madame, de cette peine, mais dans ce moment même j’ai eu la satisfaction de déjeûner avec elle. Votre très-humble, madame ».