Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/340

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




LETTRE LXXX.


Suite de la lettre d’Évelina.
11 novembre.

Mylord Orville nous quitta hier d’abord après le déjeûné, dans le dessein de s’acquitter des commissions dont je l’avois chargé pour mon père.

Pendant son absence, madame Beaumont nous proposa un tour de promenade dans le jardin. Madame Selwyn s’excusa sur des lettres qu’elle avoit à écrire, mais lady Louise voulut être de la partie.

Les attentions qu’elle eut pour moi au déjeûné m’avoient déjà fait soupçonner que son frère l’avoit mise dans sa confidence ; et la conduite qu’elle a tenue depuis étoit propre à me confirmer dans cette idée, car, au lieu de me laisser passer lorsque je voulus me retirer de la chambre, elle me rappela, et me dit d’un ton de surprise affecté : « Miss Anville, ne serez-vous pas des nôtres » ?