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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/344

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voir mon père m’affecta, et m’occupa tout le reste de la journée ; j’attendis avec impatience le moment de mon départ.

Madame Beaumont me prêta son carrosse ; et mylord Orville me demanda instamment la permission de m’accompagner : « Vous risquez, me dit-il, de choquer madame Selwyn, si vous y allez seule, au lieu qu’elle n’aura rien à dire si nous partons ensemble. Nous en serons quittes pour quelques mauvaises plaisanteries, mais il vaut mieux la laisser rire que de nous exposer à lui déplaire ».

En effet, je n’eus pas lieu de me repentir de ma complaisance ; la conversation du lord me fut d’une grande ressource, et le temps me dura si peu, que nous nous vîmes au bout de notre course lorsque je la crus à peine commencée.

Dès que nous fûmes descendus de voiture, M. Macartney vint à notre rencontre et nous conduisit dans une salle : « Ah ! mon cher frère, m’écriai-je, que je suis heureuse de vous trouver ici » !

Il me remercia tendrement. Mylord Orville lui tendit la main, et lui dit : « M. Macartney, j’espère que nous nous connoîtrons mieux, je me promets