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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/371

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l’affaire sera faite avant que vous ayez le temps de compter quatre ».

M. Lovel. « Mais voilà qui est plaisant ! je ne vois pas, messieurs, quel droit vous avez de faire des paris sur ma tête, sans avoir demandé mon consentement ». Et pour plus de précaution, il se retira en même temps de la fenêtre.

M. Coverley. « Vous n’y êtes pas, Lovel ; on peut faire des gageures sur vous tant qu’on veut, votre consentement n’y est nullement nécessaire. Le capitaine parieroit, s’il en avoit l’envie, que votre nez est de couleur bleu céleste ».

Madame Selwyn. « Ou bien que les graces de votre esprit l’emportent sur celles de votre corps, — ou enfin telle autre absurdité ».

M. Lovel. « Je vous assure qu’on s’arroge là un privilège qui me déplaît fort, et je pourrois vous prier de ne pas pousser plus loin ces petites libertés ».

Le capitaine. « Je me moque bien de vos prières ; et s’il me prenoit envie de parier que vous n’avez pas une dent dans la bouche, m’en empêcheriez-vous » ?

M. Lovel. « Non, mais il s’agiroit de prouver ensuite votre thèse ».