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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/372

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Le capitaine. « Cela seroit possible encore ; en vous cassant la mâchoire, par exemple, je pourrois gagner ».

M. Lovel. « Me casser la mâchoire ! et cela pour l’amour d’une gageure ; vous n’y pensez pas, monsieur, et tous les paris du monde ne pourraient pas justifier une action aussi barbare ».

Il fallut que mylord Orville se mît de la partie, pour terminer cette ridicule discussion ; il nous fit remonter en voiture, et nous retournâmes à Clifton. Madame Beaumont nous retint tous à dîner. Elle a eu la complaisance d’offrir à miss Mirvan une chambre dans sa maison : le capitaine logera aux eaux.

Après notre retour, M. Lovel débuta par nous faire force excuses de ce qu’il paroissoit à table en habit de cheval. Madame Beaumont nous demanda ensuite, à miss Mirvan et à moi, comment nous avions trouvé Bath.

M. Lovel. « Dans une course comme celle-là, peut-on dire que ces dames ont vu la ville » ?

Le capitaine. « Et pourquoi pas ? croyez-vous qu’elles ont mis leurs yeux en poche » ?

M. Lovel. « Pas tout-à-fait, monsieur, — mais je doute que vous trouviez