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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/375

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dit ; contez-moi cela au plus vîte ».

M. Lovel. « Pardon, madame, c’est un secret, et je n’en aurois point parlé, si je n’avois cru que vous en étiez déjà instruite ».

Lady Louise. Vous êtes insupportable avec votre circonspection, et peu s’en faut que je ne me fâche. Allons, vîte, je veux le savoir ; le direz-vous, ou non » ?

M. Lovel. Vous savez, madame, que je n’ai rien à vous refuser ; mais auparavant il faut que toute la compagnie me promette d’en garder le secret ».

Le capitaine. « Puissiez-vous être muet vous-même ! — Garder le secret ! la plaisante idée. — » Et n’avez-vous pas honte de prononcer ce mot en parlant à une femme ? Mais à y regarder de près, je crois que j’aimerois mieux encore mettre tout le sexe ensemble dans ma confidence ; plutôt qu’un bavard comme vous ».

M. Lovel. « Un bavard comme moi ! monsieur, je n’ai pas l’honneur d’entendre votre expression ».

Le capitaine. « Peu importe, on vous l’expliquera quand il vous plaira ».

M. Lovel. « Vous m’offensez, monsieur ; mais comme vous vous servez