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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/394

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de la ferveur avec laquelle je t’accorde toute mon approbation ! Tu as toujours été, mon Evelina, la joie, la consolation et l’orgueil de ma vie ; pourrois-je m’opposer à ton bonheur, moi qui voudrois l’acheter aux dépens de mes jours !

Hâte-toi, mon enfant, de me réjouir par ta présence, viens recevoir les bénédictions que je brûle de répandre sur toi dans l’épanchement de mon cœur. Mais écoute aussi la prière que j’adresse au ciel dans ces circonstances solennelles. Puisse l’état de prospérité auquel tu vas parvenir ne jamais t’éblouir ! Fais toujours consister ta gloire à conserver un cœur pur et serein. Je ne puis penser, sans attendrissement, au moment qui te ramènera dans mes bras, et je crains bien que cette émotion ne soit trop forte pour un père qui t’idolâtre. Mais, non, je suis vieux, l’âge, les afflictions et mes infirmités, ont miné ma constitution : cependant la joie d’être témoin de ton bonheur guérira tous mes maux, et me fera oublier tous les revers de la fortune. L’unique grace que je demande encore au ciel, c’est de mourir un jour dans tes bras ; oui, mon enfant, tu