Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un personnage absolument insupportable : mais elle continua ses exhortations et ses réflexions, sans faire, selon sa coutume, la moindre attention à mes objections. Elle me recommanda, du ton le plus impérieux, de tenir le jeune Branghton en suspens ; qu’il ne falloit ni accepter, ni rejeter son offre, jusqu’à ce qu’elle pût voir ce qu’il y auroit à faire pour moi : elle observa d’ailleurs que le jeune homme avoit déjà été tenté souvent de me déclarer lui-même ses intentions ; mais que n’en ayant pas le courage, il l’avoit priée de préparer les voies.

Je ne me fis pas le moindre scrupule de lui avouer mon aversion pour une semblable proposition ; mais mes représentations furent inutiles, et elle finit comme elle avoit commencé, c’est-à-dire, en me disant qu’il faudroit bien me résoudre à l’épouser, si je ne trouvois pas mieux.

Je suis décidée à ne prendre conseil, dans cette ridicule affaire, que de moi-même ; et au fond elle ne m’inquiette guère.

Un autre sujet de mécontentement me vient de la part de M. Dubois, qui, à ma grande surprise, saisit cette après-