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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/66

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Ma demande excita la curiosité de miss Branghton, et elle me pressa vivement pour en savoir la raison ; je ne pus m’empêcher de lui dire que je connoissois le lord Orville. Cet aveu m’entraîna à d’autres explications, et miss Branghton fit tant par ses importunités, que je lui racontai en détail de quelle manière j’étois entrée en relation avec ce seigneur. Je n’eus pas plutôt satisfait à ses questions indiscrètes, qu’elle appela sa sœur : « Imagine-toi, Polly, miss a dansé avec un lord ».

« Hé ! s’écria celle-ci, qui l’auroit cru ? Et que vous a-t-il dit, miss » ?

Leur caquet attira bientôt l’attention de madame Duval, ainsi que celle de toute la cotterie, et mon histoire passa de bouche en bouche.

Le jeune Branghton dit, qu’à ma place il profiteroit du carrosse du lord pour me faire ramener en ville.

M. Branghton. « Cet avis est bien trouvé ; cela s’appelleroit tirer parti de ses connoissances, et nous épargnerions la dépense d’un fiacre ».

Miss Polly. « Ah ! je le voudrois de tout mon cœur ; j’aimerois bien aller dans un équipage ».

Madame Duval. « Je vous promets